Une nouvelle étude montre qu'il n'y a pas d'effet passerelle de la cigarette électronique vers le tabac

Une nouvelle étude montre qu'il n'y a pas d'effet passerelle de la cigarette électronique vers le tabac

Août 2024

Une récente étude publiée dans le *Harm Reduction Journal* examine l'effet de l'usage croissant des cigarettes électroniques sur la prévalence du tabagisme parmi les adultes aux États-Unis. L’étude s'inscrit dans un contexte où la place des cigarettes électroniques dans la lutte contre le tabagisme est fortement débattue. Certains les voient comme une aide précieuse pour arrêter de fumer, tandis que d'autres craignent qu'elles puissent initier de nouveaux fumeurs, en particulier parmi les jeunes.

Contexte de l’étude

L'introduction des cigarettes électroniques a suscité des discussions sur leur rôle potentiel dans la réduction du tabagisme. La théorie de l'« effet passerelle » suggère que les personnes utilisant des cigarettes électroniques sont plus susceptibles de passer au tabagisme conventionnel. Cette idée est souvent promue par les opposants au vapotage. Cependant, des recherches récentes, y compris cette étude, ont montré que cette théorie ne se vérifie pas nécessairement et qu’au contraire, les cigarettes électroniques pourraient jouer un rôle dans la diminution du nombre de fumeurs.

Méthodologie

Pour explorer cette question, les chercheurs ont utilisé les données de la National Health Interview Survey (NHIS) des États-Unis, recueillies de 2014 à 2019. Ces données comprenaient des informations sur les habitudes de consommation de tabac et de cigarettes électroniques des adultes américains. En analysant ces tendances, les chercheurs ont pu examiner l'impact potentiel de l'augmentation de l'usage des cigarettes électroniques sur le tabagisme.

Ils ont considéré trois scénarios possibles concernant l'impact des cigarettes électroniques sur le tabagisme :

Augmentation du tabagisme

Si les cigarettes électroniques agissent comme une passerelle vers le tabagisme, on s'attendrait à ce que leur popularité soit associée à une augmentation du nombre de fumeurs ou à un ralentissement du déclin de la prévalence du tabagisme.

Diminution du tabagisme

Si les cigarettes électroniques aident les fumeurs à arrêter ou dissuadent les non-fumeurs de commencer à fumer des cigarettes combustibles, alors leur adoption pourrait coïncider avec une diminution plus rapide de la prévalence du tabagisme.

Statu quo

Un effet nul, où l'augmentation de l'usage des cigarettes électroniques et la diminution du tabagisme se compenseraient mutuellement, n'entraînant ni augmentation ni diminution nettes du tabagisme.

Résultats de l’étude: c'est sans appel !

Les résultats ont montré que l’augmentation de la prévalence de l’utilisation des cigarettes électroniques est associée à une réduction significative de la prévalence du tabagisme. Entre 2014 et 2019, le nombre d’adultes américains utilisant des cigarettes électroniques a augmenté, tandis que le nombre de fumeurs de cigarettes conventionnelles a diminué. 

Les chercheurs ont utilisé des modèles statistiques pour analyser les données et ont trouvé une corrélation significative entre l'augmentation du vapotage et la diminution du tabagisme. Cela suggère que les cigarettes électroniques peuvent jouer un rôle fondamental dans la réduction du nombre de fumeurs.

Les 18-34 ans sont les champions

Cette tendance était particulièrement forte chez les jeunes adultes âgés de 18 à 34 ans, qui sont plus susceptibles d’utiliser des cigarettes électroniques que les groupes plus âgés.

L'étude apporte des preuves contre la théorie de l'effet passerelle en démontrant que l'augmentation de l'usage des cigarettes électroniques n'est pas liée à une augmentation du tabagisme mais plutôt à une réduction de celui-ci. Cette conclusion soutient l'idée que les cigarettes électroniques peuvent être un outil efficace pour aider les fumeurs à cesser de fumer ou à éviter de commencer à fumer des cigarettes combustibles. 

Discussion

Cependant, les auteurs de l’étude reconnaissent que d'autres facteurs contribuent également à la baisse du tabagisme. Par exemple, les politiques antitabac, les campagnes de sensibilisation au tabagisme et les augmentations de taxes sur le tabac ont toutes joué un rôle dans la réduction du nombre de fumeurs. Mais même en tenant compte de ces facteurs, l'analyse montre que l'augmentation de l'usage des cigarettes électroniques est fortement corrélée avec une baisse du tabagisme.

Limites de l’étude

L'étude a quelques limites. Elle est de nature observationnelle, ce qui signifie qu'elle ne peut pas établir de relation causale directe entre l'augmentation de l'usage des cigarettes électroniques et la réduction du tabagisme. Les données utilisées ne couvrent que jusqu'à 2019, et les tendances pourraient avoir évolué depuis. De plus, l'étude n'aborde pas directement les effets à long terme de l'utilisation des cigarettes électroniques par rapport aux cigarettes traditionnelles.

Les chercheurs soulignent également que des études supplémentaires sont nécessaires pour explorer les mécanismes par lesquels les cigarettes électroniques peuvent influencer les comportements liés au tabagisme et pour évaluer leurs impacts potentiels sur la santé publique à long terme.

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Conclusion

En conclusion, cette étude montre qu'une augmentation de l'usage des cigarettes électroniques est associée à une diminution de la prévalence du tabagisme parmi les adultes américains. Ces résultats remettent en question l'idée de l'effet passerelle et suggèrent que les cigarettes électroniques pourraient jouer un rôle positif dans la réduction du tabagisme, en particulier chez les jeunes adultes. Cependant, les auteurs de l'étude appellent à la prudence et à la poursuite des recherches pour mieux comprendre les implications à long terme des cigarettes électroniques sur la santé publique.

L'étude suggère que, malgré les préoccupations concernant l'effet passerelle, les cigarettes électroniques pourraient être intégrées dans des stratégies de réduction des méfaits du tabac. Cependant, les chercheurs soulignent que leur impact à long terme sur la santé et les comportements de tabagisme nécessite une surveillance continue et des études complémentaires. L'adoption de politiques basées sur des preuves pourrait optimiser leur utilisation comme outil de réduction des méfaits, en particulier pour les populations qui n'ont pas réussi à arrêter de fumer avec d'autres méthodes.

Pour ceux qui souhaitent approfondir le sujet, la lecture complète de l’étude est disponible sur le site du *Harm Reduction Journal* via ce lien (en anglais).