Vapotage plus nocif que le tabac ? Clive Bates démonte une étude alarmiste

Vapotage plus nocif que le tabac ? Clive Bates démonte une étude alarmiste

Une nouvelle étude relayée par plusieurs médias affirme que le vapotage serait aussi nocif que le tabac, voire pire. Ces déclarations alarmistes ont rapidement suscité des réactions dans la communauté scientifique, notamment celle de Clive Bates, expert en santé publique et ancien directeur de Action on Smoking and Health (UK).

Dans une lettre ouverte incisive, Bates dénonce une communication irresponsable autour de cette étude non publiée, sans données accessibles ni révision par les pairs. Il met en garde contre les dangers d’une telle désinformation, qui pourrait décourager les fumeurs d’adopter une alternative moins nocive et, in fine, nuire à la santé publique.

Mars 2025

1. Une étude non publiée et incomplète

Clive Bates souligne que l’étude en question n’a pas été publiée, ni soumise à un processus de révision par les pairs.

Aucune donnée spécifique n’a été divulguée (pas de protocole, de pré-publication, ni d’enregistrement d’essai clinique). 

De plus, il manque des informations essentielles telles que le profil des participants, leur historique tabagique ou le financement de l’étude. 

Pourtant, des déclarations alarmistes ont été relayées dans les médias sans aucune preuve accessible à la communauté scientifique.

2. Des déclarations infondées sur l’égalité des risques entre vapotage et tabagisme

Les chercheurs ont affirmé que vapoter serait aussi dangereux que fumer, voire pire

Bates réfute catégoriquement cette affirmation, expliquant qu’il existe une abondance de preuves montrant que le vapotage est significativement moins nocif que le tabac fumé. Il rappelle que des affirmations extraordinaires nécessitent des preuves solides, ce qui manque totalement dans ce cas.

3. Une étude potentiellement biaisée par la méthodologie

D’après la description faite par les médias, il est probable que l’étude ait mesuré les effets cardiovasculaires aigus de la nicotine et du sevrage nicotinique

Bates souligne que la nicotine est un stimulant bien connu, qui peut provoquer un raidissement temporaire des artères, un effet passager et non nécessairement lié à un risque cardiovasculaire à long terme. 

Il critique ainsi l’idée de tirer des conclusions générales à partir de conditions expérimentales spécifiques (jeûne temporaire et sevrage aigu).

4. Un recyclage d’anciennes conclusions erronées

L’auteur rappelle que ce type d’étude et d’interprétation alarmiste n’est pas nouveau

Il cite un article du Mirror affirmant déjà que les e-cigarettes sont aussi nocives que le tabac, basé sur des effets passagers sur l’artère brachiale.

Il renvoie à son analyse critique d’une étude similaire publiée en 2016, dénonçant le manque de rigueur et la mauvaise interprétation des résultats.

5. L'absence de considération des effets à long terme

Bates critique les chercheurs pour avoir généralisé les résultats à partir d’effets aigus sur le système cardiovasculaire, sans tenir compte des biomarqueurs pertinents pour les maladies chroniques.

Il explique que pour comparer réellement les risques du vapotage et du tabac, il faudrait prendre en compte des données à long terme sur les maladies cardiovasculaires, respiratoires et le cancer – ce que cette étude ne fait pas

6. Ignorer les effets résiduels du tabagisme chez les anciens fumeurs

Michael Siegel, un expert américain cité par Bates, souligne que les anciens fumeurs qui vapotent peuvent toujours présenter des séquelles du tabac, biaisant ainsi les résultats. 

L’étude ne distinguerait pas correctement les effets du tabagisme passé de ceux du vapotage actuel, ce qui la rendrait scientifiquement invalide.

7. Un non-respect du processus scientifique

L’auteur rappelle que la science repose sur la publication et la discussion des résultats dans des revues scientifiques reconnues

Ce processus permet aux auteurs de répondre aux critiques et d’admettre les limites de leur travail.

En communiquant directement via les médias avec des conclusions non vérifiées, les chercheurs contournent ce processus et évitent un examen critique de leur méthodologie.

8. Une méconnaissance du domaine du tabagisme et du vapotage

Bates souligne que l’équipe de recherche est spécialisée en sciences du sport, un domaine respectable mais éloigné de l’expertise en santé publique et en réduction des risques liés au tabac.

Il critique leur incapacité à expliquer pourquoi les principales études de santé publique, y compris celles du gouvernement britannique et du Royal College of Physicians, concluent que le vapotage est beaucoup moins nocif que le tabac.

9. Un usage irresponsable des médias

Les chercheurs semblent se réjouir de la couverture médiatique, notamment dans The Mirror.

Bates dénonce cette approche opportuniste qui vise plus à capter l'attention du public qu'à faire avancer la science.

Il met en garde contre les conséquences d’une telle désinformation : si les fumeurs croient que vapoter est aussi dangereux que fumer, ils seront moins enclins à arrêter le tabac ou risqueront de rechuter.

10. Une mise en danger de la santé publique

L’auteur compare cette manipulation médiatique aux campagnes de désinformation de l’industrie du tabac dans les années 1970, qui avaient pour but de semer le doute sur les dangers du tabac.

Il prévient que ces déclarations irresponsables peuvent littéralement coûter des vies, en dissuadant les fumeurs d’adopter une alternative moins nocive.

Découvrez l’intégralité de la lettre de Clive Bates en anglais ici : Irresponsible publicity related to an unpublished vaping study

Conclusion

Bates termine en soulignant que la responsabilité des scientifiques est de communiquer honnêtement et avec intégrité. Il accuse l’université des chercheurs d’encourager des pratiques douteuses en quête de notoriété et de financement, et appelle à une prise de conscience institutionnelle pour éviter d'autres cas de désinformation de ce type.

FAQ : Vapoter est-il vraiment aussi dangereux que fumer ?

L’étude en question, bien que non publiée et non validée par des pairs, affirme que le vapotage aurait des effets similaires, voire pires que le tabac sur la santé cardiovasculaire. Les chercheurs auraient mesuré des effets aigus, notamment un raidissement temporaire des artères, mais sans analyse des effets à long terme.

Clive Bates dénonce plusieurs points :

  • L'absence de publication scientifique (aucun accès aux données, méthodologie opaque).
  • L’extrapolation abusive des résultats (effets à court terme ≠ maladies chroniques).
  • Une communication alarmiste relayée dans les médias sans fondement scientifique.

Non. Les organismes de santé publique, comme le Royal College of Physicians et l’Office of Health Improvement and Disparities (OHID), estiment que le vapotage est au moins 95 % moins nocif que le tabac fumé.

La majorité des études sérieuses montrent que les risques cardiovasculaires et pulmonaires du vapotage sont nettement réduits par rapport à ceux du tabac.

Certaines études mesurent uniquement les effets aigus (comme la constriction des vaisseaux sanguins après absorption de nicotine) sans prendre en compte les effets à long terme. Elles ne tiennent pas compte des différences majeures entre la fumée de cigarette (qui contient des milliers de substances toxiques) et la vapeur des e-cigarettes (qui contient principalement de la nicotine et des arômes).

Une information erronée sur le vapotage peut :

  • Dissuader les fumeurs d’arrêter le tabac en leur faisant croire que vapoter ne réduit pas les risques.
  • Encourager les anciens fumeurs à rechuter, pensant que cela ne fait aucune différence.
  • Nuire aux politiques de santé publique, en influençant les décisions réglementaires sur la cigarette électronique.

Pour éviter la désinformation, il est recommandé de consulter des sources officielles et des études validées par des experts, comme :

  • Le Royal College of Physicians
  • L’Office of Health Improvement and Disparities (OHID)
  • Les rapports de Public Health England
  • Les recherches publiées dans des revues médicales reconnues (The Lancet, BMJ, etc.)

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