Généralement, lorsque l’on parle de l’évolution du marché de la vape, on parle naturellement de la cigarette électronique, du matériel. L’on parle de ce que nous avons connu il y’a dix ans, les batteries eGo, les premiers cartomiseurs, ce matériel qui ne produisait que peu de vapeur, ne satisfaisait pas complètement mais qui a su très rapidement évoluer et devenir aussi performant que nous le connaissons aujourd’hui.
Mais ce marché ne saurait se résumer à cela. Il y’a tout un pan de ce secteur que l’on oubli souvent et qui pourtant a rapidement évolué. Il a même du savoir s’adapter et se transformer pour subsister. Cette portion du marché de la vape est celle du e liquide. Un secteur qui a subi une profonde mutation et qui s’est même vu grandement inquiété lorsque la fameuse TPD a pointé le bout de son nez crochu et vérolé.
Pour rappel, il y’a eu un avant et un après TPD. L’avant TPD, c’était un peu la conquête de l’ouest. Tout était à faire et les fabricants de e liquide, libres de toute contrainte (hors sanitaire, bien entendu), laissaient s’exprimer leur créativité pour nous proposer une variété presque indécente de saveurs et de formats de flacons.
Bouteilles en verre ou plastique, embout pipette ou compte goutte, format 10 ml, 20 ml, 30 ml… tout était permis. Les liquidiers se cherchaient, proposaient, innovaient et le consommateur, certainement ravi de cette profusion d’offres, disposait d’un choix colossal prompt à faire pâlir de nombreuses industries.
Mais en 2016, le 20 mai précisément, cette ambiance récréative allait connaître un coup de froid et les sourires qui animaient le visage d’une industrie joviale en plein essor commencèrent à s’estomper.
La TPD. La directive européenne sur les produits du tabacs (d’ailleurs, il faudra bien expliquer, encore et encore, à mon esprit étriqué en quoi les produits de la vape seraient associés aux produits du tabac. Je pense encore naïvement qu’il s’agit d’un substitut particulièrement efficace pour arrêter de fumer) pointait donc le bout de son nez velu. Elle n’entrerait en vigueur que quelques mois plus tard, au premier janvier 2017 mais les bases étaient posées et les questions se bousculèrent dans l’esprit des liquidiers.
Nous ne parlerons pas de l’impact de la TPD sur le matériel, car il était moindre. Mais pour ces pauvres bougres qu’étaient les créateurs de saveurs, la note à venir semblait particulièrement salée. Voilà ce que l’on pouvait retenir des décisions prises par nos élus :
Les flacons de e liquide contenant de la nicotine seraient bientôt limités à 10 ml. La teneur maximale en nicotine serait limitée à 20 mg/ml. Ces deux points ne constituaient qu’un simple apéritif, un amuse bouche.
Entrée, plat de résistance, fromage et dessert étaient servis d’un trait avec ce dernier point :
Six mois avant commercialisation d’un nouveau liquide contenant de la nicotine, un fabricant de liquide devrait s’affranchir d’une taxe rondelette (limitée à 7600 euros par produit, rien que ça) et en sus, devrait remplir un dossier qui s’annonçait plutôt complexe. Cela concernait les e liquides à venir mais aussi ceux existants.
Bon appétit les liquidiers !
Je ne nie pas que la vape a besoin d’encadrement. Bien au contraire. Mais cela a t’il été fait de la bonne manière ? Toutes ces mesures avaient elles un réel intérêt pour les professions concernées et le consommateur… ?
Bien, parlons maintenant un peu de la FIVAPE qui mérite ici une petite parenthèse. La FIVAPE (ou Fédération Interprofessionnelle de la Vape) est une organisation professionnelle dont les membres sont indépendants des fabricants de produits à fumer. Pour résumer, la FIVAPE se bat au quotidien pour une vape libre, indépendante, responsable et professionnelle. Les actions de la FIVAPE sont diverses et s’accompagnent toutes d’une profonde réflexion, collective, visant à valoriser et améliorer les métiers de la vape. Ainsi, la FIVAPE n’a pas attendu que l’on vienne frapper à sa porte pour mettre en place des normes (en association avec l’Agence de Normalisation – AFNOR) et peut se targuer d’être à l’origine des premières normes sur la vape dans le monde.
La FIVAPE dédie aussi son énergie à la formation professionnelle par le biais de formations diplômantes.
Je ne vais pas énumérer ici toutes les actions de la FIVAPE, je vous invite à vous rendre sur leur site pour en apprendre davantage. Mais si je vous en parle, c’est afin que vous ayez conscience que nous avons eu en France, l’une des meilleures transpositions de cette directive européenne grâce à la FIVAPE qui a su poser un cadre solide et adapté.
Pour nos fabricants de liquides par exemple, cette incroyable taxe de 7600 € par référence et par taux de nicotine a été ramenée à un maximum de 300 € environ. (Merci à Guillaume Thomas – Le Vaporium, pour ces précieuses informations).
Pour certains pays de l’Union Européenne, cette transposition a été catastrophique pour l’industrie et le consommateur.
En Belgique, par exemple, la redevance liée à la notification obligatoire des produits fut fixée 4000 € par nouveau produit. Autant dire que la mort des liquidiers belges était actée.
Ce qu’il faut retenir de cette TPD (concernant le e liquide), c’est qu’il fallait trouver des solutions. Si nombre de vapoteurs ne voyaient aucune contrainte à acheter des fioles de 10 ml, nombre d’utilisateurs appréciaient grandement les formats plus importants. Ceux ci s’étaient démocratisés et installés dans le coeur des vapoteurs et il était certainement difficile de les voir disparaître.
Le DIY, lui aussi grandement impacté avec ses bases nicotinées promises à disparaître se devait de trouver une solution s’il voulait subsister. Et c’est donc du DIY que vint la réponse à la TPD.
Les bases contenant de la nicotine étant désormais interdites, les acteurs du DIY eurent l’ingénieuse idée d’appliquer la TPD à la lettre et lancèrent sur le marché de la vape un flacon de base de 10 ml contenant 20 mg/ml de nicotine. Le maximum autorisé par la législation. Le booster était né.
La création du booster de nicotine permit aux fabricants de DIY de prendre le virage à la corde et d’éviter la sortie de route. Il trouva aussi son application au e liquide très rapidement et naturellement.
S’il était interdit de vendre un e liquide de plus de 10 ml contenant de la nicotine, rien n’empêchait la mise en vente de plus gros volumes sans nicotine.
Commencèrent alors à apparaître les e liquides ZHC.
Le ZHC (pour zéro haute concentration), fleurit un peu partout et nous le devons finalement à cette fameuse TPD.
Un e liquide ZHC, c’est un jus vendu en grand flacon (généralement 50 ml et plus). Celui ci ne contient donc pas de nicotine mais est surdosé en arôme concentré. En d’autres termes, le ZHC est une formule très intéressante à mi chemin entre le e liquide tout fait et le DIY.
Le e liquide ZHC peut être utilisé tel quel, vous avez alors un jus à l’arôme puissant. Mais il peut être aussi « coupé », avec un ou plusieurs boosters pour obtenir le taux de nicotine que vous souhaitez. Tout est fait pour simplifier la vie du vapoteur et lui permettre d’obtenir le taux de nicotine requis en un instant.
Prenons comme exemple les e liquides du Vaporium pour illustrer ce que l’on peut faire avec le ZHC :
Les flacons de e liquide le Vaporium sont vendus sur notre boutique en flacon de 60 ml sans nicotine. Le fabricant a eu la très bonne idée d’intégrer une fiole vide de 100 ml à son offre.
Il suffit donc de transférer son e liquide dans cette fiole vide et d’y ajouter un booster pour obtenir 70 ml de e liquide avec un taux de nicotine de 3 mg/ml. Ajoutez deux booster et vous obtiendrez 80 ml de liquide en 5 mg/ml. Avec trois boosters, on passe à 90 ml en 6,6 mg/ml. Et enfin, 4 boosters ajoutés nous proposent 100 ml en 8 mg/ml de nicotine.
Si chez iclope nous nous sommes longtemps contentés de vendre des flacons de 10 ml, nous devons admettre que cette formule nous paraît très pertinente et en parfaite adéquation avec son temps.
En effet, les matériels étant de plus en plus puissants, le e liquide a parfois tendance à s’évaporer très rapidement. Autant dire qu’un utilisateur d’iStick Pico – Melo 3 (matériel très courant et commun, même chez les nouveaux vapoteurs) voit sa fiole de 10 ml fondre comme neige au soleil.
Ces dernières années, nous avons privilégié le format 10 ml et nous continuerons de lui laisser toute son importance. Ces petits flacons sont très ancrés dans l’esprit commun de la vape et méritent toute la place qu’ils occupent dans les boutiques.
Mais après discussion avec certains de nos partenaires liquidiers et mûre réflexion, nous sommes plus que jamais convaincus que le format ZHC a toute sa place et qu’il continuera de se développer avec succès. Parce qu’il correspond à notre époque. Aussi parce que ce format exonère les liquidiers de cette taxe sur le liquide (celle ci ne concernant que les liquides nicotinés). Cela laisse libre court à leur créativité, leur permet de créer toutes ces saveurs que nous aimons découvrir.
C’est bon pour la profession, et pour le consommateur.
Découvrez maintenant nos e liquides grands formats.
Bonne dégustation !