Remboursement de la cigarette électronique : l'idée du siècle ?

Cette idée pourrait laisser rêveur et elle est d'actualité chez nos voisins britanniques. Alors que l'application de la TPD approche à grands pas chez nous, avec son lot de questionnements et d'inquiétudes, l'on pourrait se dire que nos amis d'outre Manche sont bien chanceux et que leur gouvernement a pris la mesure du problème Tabac. Mais tout n'est pas rose au pays du fish and chips.

L'histoire commence l'été dernier et fait l'enthousiasme de la communauté des vapoteurs. Cela débute par un rapport très complet publié par le Public Health England (département de la santé anglaise). Ce rapport est des plus positifs et montre que la cigarette électronique est 95% moins dangereuse que la cigarette. C'est ce que nous attendions tous, nous, vapoteurs informés. Qu'un gouvernement prenne enfin ses responsabilités et engage une vraie lutte contre le fléau du tabac.

Et quoi de mieux que de promouvoir le meilleur substitut tabagique ? Dans ce domaine, nous savons que c'est l'e-cigarette qui s'en sort le mieux. Et de loin.

N'ayons pas peur des mots, nous savons aujourd'hui que les produits vendus en pharmacies (gommes et autres patchs) se révèlent inefficaces. A contrario, le vaporisateur personnel fonctionne très bien.

Certains se disent très certainement en lisant ces lignes, et je ne leur en voudrai pas : Tiens, encore le discours type du vendeur qui veut promouvoir son produit. Je comprends cela. Ce n'est pas évident de faire l'éloge d'un produit parce que l'on croit en celui ci et non parce qu'on le vend.

A cela je réponds : Lisez ces lignes et ne vous arrêtez pas en chemin. Internet fourmille de réponses, votre médecin aussi est là pour répondre. Il est certainement le mieux placé. N'hésitez pas à le solliciter. Et surtout, ne vous arrêtez pas au discours très souvent débilitant entretenu par les grands médias.

Refermons cette petite parenthèse et revenons à notre sujet.

En Angleterre, donc, tout est mis en oeuvre pour faire reculer le tabac et favoriser l'utilisation du vaporisateur personnel. Ainsi, en Grande-Bretagne, l'e-cigarette est désormais considérée comme une véritable aide au sevrage tabagique et pourra être remboursée.

Suite à cette annonce, j'aurai presque eu envie de prendre la nationalité anglaise. Presque. Car on apprend très rapidement qu'une marque, et une seule marque, a été validée par les autorités britanniques comme substitut nicotinique dans le cadre d'un sevrage tabagique. En conséquence, c'est celle ci et uniquement celle ci qui pourra être remboursée. Et cette fameuse e-cig est fabriquée par... (vous avez surement deviné) l'industrie du tabac. Le géant du tabac British American Tobacco.

Certains vont ici se demander pourquoi je grogne. Après tout, on se fout de savoir qui fabrique ce produit pourvu qu'il fonctionne. Et bien justement parce que le produit remboursé ne fonctionne pas. Il s'agit ni plus ni moins d'une ciga-like, une cigarette électronique de première génération des plus inefficaces. Un pas en avant, un pas en arrière...

Je ne peux pour autant m'empêcher de penser que le remboursement de la e-cig par la sécurité sociale et les mutuelles serait une excellente chose. Mais sans pour autant vendre son âme au diable.

Ce serait une excellente chose car les chiffres ne mentent pas et nous disent que les taux de réussites de sevrage sont de 15 % pour les substituts nicotiniques classiques contre 40 % en faveur de la e-cig.

Ce serait une excellente chose car, quoi qu'on en dise, nous avons suffisamment de recul pour affirmer que la cigarette électronique est nettement moins dangereuse que la tueuse. Fumer tue. Vapoter, jusqu'ici, n'a rendu personne malade. Mais en France, comme dans de nombreux pays, on se cache derrière le principe de précaution et l'on laisse alors les fumeurs jouer leur vie à pile ou face. La cigarette, c'est un fumeur sur deux qui en meurt. Promouvoir et rembourser la cigarette électronique, ce serait lui offrir un véritable levier, lui donner un formidable coup de pouce en terme de confiance. Cela permettrait donc à de nombreux fumeurs de se tourner vers celle ci, leur faisant lâcher une bonne fois pour toute leur bâton de mort.

Pour autant, tout cela ne doit pas être fait n'importe comment, comme cela semble être le cas en Angleterre.

Règlementer un produit, c'est normal. Mais le brider, freiner l'avancée technologique et l'offrir à l'industrie pharmaceutique, ou pire, celle du tabac, c'est tuer les chances de réussite de l'ancien fumeur. Dans ces conditions, la cigarette électronique rejoindrait la longue liste des produits n'ayant aucun pouvoir sur le fumeur.

Parce que c'est bien de cela qu'on parle : De pouvoir arrêter de fumer. De pouvoir sauver des vies.

Le débat est ouvert, et plus que jamais, avec l'arrivée de l'application de la TPD en mai, vous devez vous renseigner. Vous devez vous affirmer. N'hésitez pas à vous rapprocher de l'AIDUCE.

Tant que ça dure, bonne vape à toutes et à tous.