Etude de la DGCCRF, ou comment TF1 détourne la réalité.

Nous avons été très nombreux lundi soir à regarder effarés le 20 h de TF1. La cigarette électronique serait extrêmement dangereuse et, alors que nous pensions avoir trouvé une alternative saine au fléau de la cigarette, nous nous sommes tous trompé : la cigarette électronique c’est pire.papier-toilette-TF1 Petite.jpeg

En tout cas c’est ce que laisserait entendre ce « reportage » de TF1 passé au journal télévisé le plus vu de France.

Rappel des faits :

En 2014, la DGCCRF (la direction de la répression des fraudes) fait une étude sur les e liquides et la cigarette électronique et sort un rapport ce lundi 28 Septembre expliquant que 90% des flacons de liquide ainsi que la majorité des chargeurs ne sont pas aux normes.

90% des liquides ne sont pas aux normes… cela fait froid dans le dos…

Le soir même, branle bas de combat de tous les médias et notamment de TF1, qui relayent cette étude en expliquant à tout le monde que la cigarette électronique est très dangereuse et qu’il faut surtout arrêter pour se remettre à la cigarette.

90% des liquides non conformes, effectivement cela peut faire froid dans le dos mais en y réfléchissant un peu plus, pas tant que ça…

Car non conforme, en réalité ça ne veut rien dire du tout. Et surtout cela ne veut pas dire que c’est dangereux. Il n’y a aucune raison de faire le pas entre ces deux notions : conformité et dangerosité.

Il faut simplement se demander : non conforme Ok, mais par rapport à quoi ?

Cette non-conformité est en relation avec l’étiquetage des liquides pour cigarettes électronique. La loi n’est pas très claire pour le moment mais il devrait y avoir de nombreux symboles et explications sur les flacons de liquide car ils contiennent de la nicotine, produit jugé extrêmement dangereux par nos responsables. Les étiquettes des flacons de liquide devraient donc avoir des têtes de morts, des pictogrammes pour les non voyants, des bouchons sécurité pour que les enfants ne puissent pas les ouvrir…

L’étude montre donc simplement que les flacons de liquides ne sont pas étiquetés correctement…

Les étiquettes qui sont sur les flacons ne sont pas aux normes…

Simplement…

L’étude ne montre aucunement que les liquides sont dangereux, mais qu’ils ne respectent pas la législation sur l’étiquetage.

Ok ce n’est pas bien, mais de là à dire que la cigarette électronique est dangereuse, il y a tout de même un cap. Et si les liquides avaient été dangereux, l’étude aurait expliqué que 90% des liquides sont dangereux, pas qu’ils sont non conforme.

Donc premièrement, si cette étude est correcte, ce n’est pas si grave car il suffira de se mettre aux normes.

J’emploi le « si » car je suis tout de même surpris: vous remarquerez que 100 % des liquides vendus sur ce site répondent exactement à ces normes (bouchon sécurité, tête de mort,…) et c’est le cas de toutes les boutiques de cigarettes électroniques que nous connaissons.

Certaines boutiques proposent des liquides fabriqués à l’étranger ou les normes ne sont pas les mêmes. Ils ne sont donc effectivement pas aux normes chez nous et cela pourrait représenter une bonne partie de ces 90%.

Il doit y avoir aussi pas mal de liquides chinois qui eux ne respectent pas du tout les normes, mais cela ne veut pas dire qu’ils soient dangereux pour autant.

Dans tous les cas, je pense que 90% des liquides fabriqués en France (en tout cas selon notre expérience) sont tout à fait clair sur l’étiquetage.

De plus cette étude date de 2014 et de nombreuses choses ont changés depuis.

Ceci dit, qu’elles sont exactement ces normes ?

Car pour être au norme, il faut aussi savoir ce que sont les normes.

Jean Moiroud, président de la FIVAPE (fédération interprofessionnelle de la vape) explique que ce rapport de la DGCCRF est affligeant.  La Fivape travaille justement avec la DGCCRF pour mettre en place ces normes. Cela se passait très bien jusqu’à la publication de cette étude

"En voyant le document on a ressenti un sentiment de trahison et d'incompréhension. Ça fait plus de deux ans qu'on travaille avec la DGCRFF justement pour éclaircir les choses et essayer de comprendre comment uniformiser nos étiquetages pour avoir des produits cohérents et en règle. On demande parce que nous sommes des petites entreprises qui essaient de comprendre une législation européenne complexe"

"Il est pratiquement impossible de bien étiqueter les produits aux yeux de la DGCCRF. La réglementation est trop complexe et est illisible. La norme NF c'est nous qui l'avons faite, elle est à notre initiative. La DGCCRF a participé à ces travaux et ils ne se sont exprimés à aucun moment. Alors sortir un document comme celui-là en plein débat sur la cigarette électronique, c'est un coup bas et nous le prenons très mal".

Au final on se rend compte que cette étude n’est d’une part pas du tout dramatique et que d’autre part l’ensemble des professionnels du milieu cherchent justement à avoir une législation claire et vont dans le bon sens.

L’ensemble de la filaire française joue le jeu et essaye de pérenniser des entreprises qui fonctionnent. On peut citer par exemple société VDLV (vincent dans les vapes) qui fait énormément d’efforts pour mettre en place des politiques de conformités, des liquides de qualité…

Et les médias racontent exactement l’inverse, mettent à néant tout ce travail, alors que nous parlons d’un simple problème d’étiquetage.

Selon le professeur Bertrand Dautzenberg, pneumologue à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, « Il s'agit d'une communication organisée pour couler la cigarette électronique à quelques jours d'un vote parlementaire sur le tabac. C'est une campagne pro-tabac »

Bien que cette étude tombe effectivement pile avant un vote important sur le tabac, elle semble tout de même correcte. La DGCCRF a fait son boulot.

Si les liquides vendus en France ne sont pas aux normes, c’est bien de le dire pour que cela change. Il ne faut cependant pas remettre en cause la cigarette électronique à cause de cela, et ce n’est pas du tout ce que fait la DGCCRF. Elle fait simplement l’état des lieux.

Mais le véritable problème vient encore une fois des médias, et notamment de TF1.

Dès l’ouverture de son JT du 20h, TF1 est extrêmement alarmant sur la dangerosité de la cigarette électronique. 90% des liquides ne sont pas aux normes, c’est dangereux, c’est inadmissible,…

Puis un reportage crasse, avec caméra cachée, pour essayer de faire dire à un revendeur ce qu’il ne dit absolument pas. Car c’est ça le pire, le reportage ne montre absolument rien ! Que du vent !

Les « journalistes » de TF1 cherchent à faire parler un revendeur en allant dans sa boutique en caméra cachée. Ils cherchent à lui faire dire des choses terribles, mais la personne en question ne dit absolument rien dans leur sens. Mais lorsque l’on rajoute de la musique à la « dent de la mer », des phrases chocs façon « entrevue » on peut créer de la peur à partir de vent. Une véritable tempête à partir d’une simple brise. Quand on voit le reportage, on pense que ce revendeur est un salopard fini. Quand on écoute ce qu’il dit, il parait tout à fait sympathique…

TF1 cherche une nouvelle fois à faire le buzz, car faire peur ça fait le buzz.

Et cela fonctionne : tout le monde en parle aujourd’hui, nous également, les stats du site de TF1 doivent exploser avec ce reportage. Visiblement, dans le monde actuel, faire le buzz en racontant n’importe quoi fonctionne tout aussi bien que de le faire sur un sujet vraiment intéressant.

L’information va vite et l’important n’est pas de donner de bonnes infos mais d’avoir un maximum du gens qui les regarde, qu’ils soient pour ou contre. Et une info chassant l’autre, à la vitesse ou ca va, ce n’est pas grave quand ce n’est pas vrai.

En faisant cela, ces « journalistes », et peut être même sans le savoir, font l’apologie de la cigarette. Ce produit qui tue un utilisateur sur deux.

En faisant cela ils renvoient encore des millions de personnes à la cigarette et vont donc en tuer la moitié.

Bref il faut faire attention à ce que l’on nous raconte, il faut regarder plusieurs sources pour se faire une idée.

Bonne vape a tous